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tu dois tenir la garnison de Doué dans la plus grande activité. De forts détachemens
doivent sortir journellement de la ville brûler aux environs les objets qui auraient
été mal à propos conservés, ou dont le défaut d'enlèvement des grains et fourrages
aurait fait retarder l'incendie... il ne faut pas se contenter de fouiller les villages et
métairies il faut encore faire des fouilles scrupuleuses dans les bois et genets, te
conformer enfin strictement à l'ordre général que j'ai donné à Doué avant mon
entrée dans la Vendée. |
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Turreau, général en chef au général Carpentier, de Nantes le 21 février 1794. |
Alors que les 12 Colonnes de Turreau entament leur «Promenade militaire», dautres «soldats bleus» poursuivent à lintérieur de la Vendée leur chasse aux «brigands».
Cette troupe, en garnison dans les villes principales (ou supposées telles), mène une action bien sûr inspirée par lordre général du 30 nivose an II (19 janvier 1794), mais dont la quotidienneté sinspire plutôt de la rapine et du pillage que dun plan concerté.
Il est dans ces conditions difficile de «suivre» la troupe, cest pourquoi je vous propose de suivre les généraux qui la commandaient et dont laction dans la Vendée na rien à envier (dans lhorreur) à celle des «marcheurs»
AMEY François Pierre Joseph
En janvier 1794 il commande la garnison de Mortagne sur Sèvre.
Le 21 janvier la municipalité des Herbiers le prévient d'un rassemblemnt à La Gaubretière.
Le 23 janvier, le procureur de Tiffauges fuyant sa commune envahie par les "brigands" se réfugie à Mortagne. Amey en avertit Turreau et signale en plus un rassemblement (qu'il estime à 3.000 personnes) entre Beaurepaire et La Gaubretière.
Il cantonne aux Herbiers le 24 janvier avec deux bataillons. Pendant une semaine il pille, incendie et tue dans les environs des Herbiers, du Petit Bourg des Herbiers et d'Ardelay.
Rapport de l'officier de police Gannet :
"Amey fait allumer les fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations ; il nous a répondu que c'était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D'abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes, et nous n'avons trop rien dit; mais aujourd'hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu'ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles de royalistes manquant , ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n'étaient coupables que d'adorer la nation. La veuve Pacaud, dont le mari a été tué à Chatillon par les Brigands lors de la dernière bataille, sest vue, avec ses 4 petits enfants jetée dans un four. Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort........"
Le 25 janvier, il signale des "brigands" à Beaurepaire.
Le 28 janvier une de ses patrouilles essuie des coups de feu sur la route de Beaurepaire.
Le 30 janvier il signale des rassemblements à Bazoges en Paillers, La Gaubretière, dans les landes de Beaurepaire et dans le bois des Angenaudières.
Le 31 janvier, il est rejoint aux Herbiers par la colonne de Grignon partie le 21 de Bressuire.
Ce même 31 janvier, un régiment de hussards pénètre au chateau du
Bois-Tissandeau en Ardelay
(ci-dessous : Etat actuel)
![]() |
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lescalier conservé lors de la restauration |
La plaque souvenir |
Le 4 février, il quitte Les Herbiers pour Cholet.
"J'ai communiqué au Général Moulin ton ordre qui met ma brigade sous son commandement. Avant mon départ des Herbiers, j'ai fait mettre le feu à la ville, conformément à ton ordre; aucune maison n'a été épargnée. La municipalité a été obligée de me remettre la liste des habitants qui ont été avec les brigands et qui ont porté les armes contre nous; je les fit conduire en prison. Chemin faisant, ils se sont révoltés contre la garde qui a fait feu dessus ...."
Le 5 février, ayant remis sa brigade, à Cholet, sous les ordres de Moulin, il gagne Angers.
Le 6 février à son arrivée à Angers, il en inspecte la garnison ainsi que celle des Ponts de Cé et interdit les sorties en petites unités.
Le 13 février, selon les ordres reçus, il fait partir une colonne composée des "chasseurs de Cassel" pour Doué, et fera suivre les troupes qui lui arriveront.
Le 23 février, il reçoit du Général Robert le commandement de Saumur. Lorsqu'il y arrive, il y trouve Carpentier porteur du même ordre de Turreau.
Le 4 mars, des "brigands" ont attaqué les villages sur les bords du Layon. Il a envoyé une forte patrouille vers Beaulieu et Saint Lambert.
Le 11 mars, selon les ordres reçus, il fait partir pour Doué une partie de la garnison des Ponts de Cé.
Le 3 avril sur ordre de Boucret, il envoie 600 hommes à Vihiers en passant par Thouarcé et les rives du Layon.
Le 18 avril, sa colonne est attaquée et battue aux environs du chateau de Clisson en Boismé (propriété de Lescure) par les "brigands" de Marigny. Il évacue Boismé, Chanteloup et Bressuire et se réfugie à La Chataigneraie.
Après la destitution de Turreau, il reste en Vendée jusquen septembre 1794
Etat Civil
né le 2 octobre 1768 à Sélestat (Bas Rhin) (son
acte de baptème est rédigé en latin)
fils
de François Pierre chirurgien major dans la Légion Helvétique (régiment de Waldner)
et COLLIGNON Ursule
originaires du Canton de Fribourg (Suisse)
décédé le 16 novembre 1850 à Strasbourg (Bas Rhin)
marié le 20 germinal an VIII (10/4/1800) à Paris 5°
(acte reconstitué à partir d'un acte de dépôt de pièces effectué chez Me Colin
notaire à Paris le 26 germinal an 8)
avec HANTZLER Anne Marguerite Elisabeth
née le 29 août 1761 à Argennie (?) (Palatinat Rhénan (?))
(merci à celui qui me procurera la copie de cet acte)
fille de André
et BOPLESIN Madelcon
décédée le 19 mars 1808 à Paris (acte
non reconstitué)
remarié le 21 novembre 1810 à Strasbourg (Bas Rhin)
avec De POLENTZ Caroline Henriette Charlotte
née le 6 novembre 1781 (ou 1783) à Progen (Prusse)
(merci à celui qui me procurera la copie de cet acte)
fille de Charles Auguste Guillaume
et De TROESCHKE Dorothée Barbe Frédérique
Wilhelmine
divorcée le 8 mars 1803 de Jean Auguste De KANNACKER
par acte du Consistoire militaire du Régiment de Bruneck au service de la Prusse
(merci à celui qui me procurera la copie de cet acte)
décédée le 17 mai 1857 à Strasbourg (Bas Rhin)
Il a eu deux enfants de son premier mariage : Michel Pierre Joseph né le 24 novembre 1797 à Deux Ponts (Duché Bavarois du Palatinat Rhénan) et Henriette Joséphine Elizabeth née le 24 prairial an 7 à Paris (reconnus par les parents lors de leur mariage))
Il semble ne pas avoir eu denfants de son second mariage
Cest un militaire de carrière issu dune famille de militaires
Enfant de Troupe au Régiment Suisse de Waldner | 15/3/1774 |
Cadet même régiment devenu Vigier | 2/10/1712% |
Sous Lieutenant même régiment | 17/6/1788 |
Capitaine à la Légion du Rhin | 10/10/1792 |
Adjudant Général Chef de Bataillon à l'Armée de l'Ouest | 23/6/1793 |
Adjudant Général Chef de Brigade même armée (8 brumaire an 2) | 25/10/1793 |
Général de Brigade même armée (8 frimaire an 2) | 28/11/1793 |
Destitué par les Représentants du Peuple (29 thermidor an 2) | 16/8/1794 |
Réintégré par le Comité de Salut Public (18 fructidor an 2) | 4/8/1794 |
Suspendu (6 vendémiaire an 3) | 27/9/1794 |
Réintégré (19 vendémiaire an 3) | 10/10/1794 |
Réformé (30 fructidor an 3) | 16/9/1795 |
Remis en activité (17 germinal an 8) | 7/4/1800 |
Divers commandements dans la Grande Armée : Armée du Rhin | |
Helvétie | |
Camp volant d'Evreux | |
7° et 4° Corps | |
Armée de Catalogne | |
Corps d'observation de Hollande | |
Corps d'observation de l'Elbe | |
2° Corps en Russie | |
Général de Division | 19/11/1812 |
Divers commandements dans la Grande Armée : 2° Corps en Russie | |
Corps d'observation sur le Weser | |
5° et 11° Corps | |
Fait prisonnier à Fere Champenoise | 25/3/1814 |
Libéré | 4/1814 |
Commandant dans la 21° D.M. | 8/9/1814 |
Admis à la retraite | 9/9/1815 |
Remis en activité de service | 1/2/1831 |
Admis à la retraite | 1/11/1833 |
Il est avec Turreau le plus titré des généraux ayant commandé en Vendée
Chevalier de la Légion d'Honneur le 20 frimaire an 12 (11/9/1803)
Grand Officier de la Légion d'Honneur le 14 juin 1804
Baron d'Empire
le 11 juin 1810
|
Chevalier de Saint Louis le 8 juin 1814
Son nom figure sur le côté Nord de l'Arc de Triomphe de l'Etoile
DUQUESNOY Florent Joseph
Il arrive à l'Armée de l'Ouest avec 10.000 hommes de l'Armée de Nord lors de l'attaque de Granville.
En janvier 1794, il est retenu à Lisieux par la maladie.
Le 1 février, il assure l'escorte de Turreau entre Cholet et Montaigu.
Le 3 février, il reprend le commandement de la division confiée jusque là à Bonnaire
12 jours à travers le bocage
Le 4 février, il sort de Montaigu, est à midi à Saint Fulgent, puis part pour Les Essarts où il arrive à 8 heures du soir et campe hors du bourg. En cours de route, il a eu soin de "fouiller tous les villages à droite et à gauche de la route à une demi lieue de distance".
Le 5 février, il continue sa route par La Ferrière (25 massacrés) et arrive à La Roche sur Yon où il retrouve Dufour
Le 8 février, de La Roche sur Yon, il va à Aizenay puis se porte à Palluau où il arrive durant la nuit.
Le 9 février, en s'éclairant beaucoup sur ses flancs,(incendies et massacres), il arrive à Legé où il ne peut demeurer "300 ou 400 cadavres dans le village et les environs empoisonnent l'air". Il campe sur la route de Nantes.
Le 10 février, arrivant de Legé, il rencontre le rassemblement de Charette à Pont James et le force à la retraite. Il poursuit sa route par Saint Colomban (incendie et 500 personnes massacrées)) et La Limouzinière (incendie et 200 personnes massacrées).
Registre des délibérations de la paroisse de Saint Colomban
Le 10 février 1794, les Républicains, après la bataille de Pont James, incendièrent le bourg de Saint Colomban, et masacrèrent près de 500 personnes. Un ruisseau de sang coulait à la porte de léglise. Toutes les archives de la paroisse furent consumées par lincendie, il ny eut que deux maisons et la cure qui échappèrent à la destruction entière du bourg.
Le 11 février, il fouille les environs de Saint Colomban. Turreau lui donne l'ordre de regagner Doué la Fontaine.
Le 15 février, il arrive à Doué. En 4 jours, il a parcouru 27 lieues (110 Km), tout brûlé et massacré 3.000 personnes. Turreau le renvoie combattre Charette. Il demande à Lusignan de venir avec lui.
Le 20 février, il revient de Doué à Cholet et sur ordre de Turreau part pour Mortagne où il arrive le soir.
Le 21 février, il part de Mortagne pour Saint Fulgent.
Le 22 février, il arrive à Saint Fulgent, il a mis 48 heures pour venir de Mortagne mais il a débusqué "l'ennemi posté en deux ou trois points différents principalement un poste qui était à la montagne dite des Alouettes". Entre Les Herbiers et Saint Fulgent, il égorge plus de 100 hommes non compris les femmes.
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Carte réalisée à partir de celle figurant dans louvrage de P. M. GABORIT et N. DELAHAYE : "Les 12 colonnes infernales de Turreau" Avec laimable autorisation des Editions "Pays et Terroirs" 65 place de Rougé 49300 Cholet (lettre du 19 février 1997) |
Le 25 février, il quitte Saint Fulgent et gagne Saint Philbert de Bouaine. Il rejoint Cordellier et complète l'encerclement de Charette qui parvient à s'échapper.
Le 26 février, poursuivant Charette, il arrive à Montaigu.
Le 27 février, le Comité de Salut Public ayant décidé l'envoi de 5.000 hommes à l'Armée des Côtes de Brest, Turreau le désigne afin de "délivrer l'Armée de l'Ouest d'un général dont les faux principes, l'ambition et l'intrigue étaient si dangereux pour la Vendée".
Le 13 mai, après la destitution de Turreau, il est nommé par le Comité de Salut Public Commandant de la 1° division de l'Armée de l'Ouest avec son quartier général à Montaigu, il n'y viendra pas et sera suppléé par Huché.
Etat civil
né le 27 février 1761 à Bouvigny-Boyelles (Pas de Calais)
fils de Jean Joseph Chrisostome fermier de marquesse
et LUCAS Antoinette
Françoise
décédé le 13 messidor an 9 (2/7/1801) à Aix Noulette (Pas de Calais)
Nota : cest le plus simple état civil de ma collection !
Cest un militaire de carrière qui reprend du service à la révolution
Carabinier | 10 /3/1712% |
Congédié | 10/3/1790 |
Capitaine du 4° bataillon du Pas de Calais | 28/1/1792 |
Général de Brigade à l'Armée du Nord | 30/7/1793 |
Général de Division même armée | 3/9/1793 |
Général de Division à l'Armée de l'Ouest (7 frimaire an 2) | 27/11/1793 |
Suspendu (25 floréal an 3) | 14/5/1795 |
Admis à la solde de retraite (11 nivose an 4) | 1/1/1796 |
HUCHE Jean Baptiste Joseph Antoine
En janvier 1794, il est attaché à l'état major de Turreau
Le 10 février, venant de Montaigu, il arrive trop tard pour secourir Moulin attaqué à Cholet. Avec Cordellier, il l'enterre "dans son costume de général, au pied de l'arbre de la liberté."
Le 15 février, il est nommé commandant de la place de Cholet.
Le 26 février, il part "en promenade contre l'ennemi avec quinze cents hommes bien disposées à se battre.". Il commence par incendier Mortagne sur Sèvre avant d'y bivouaquer.
Le 27 février, il arrive à La Verrie où incendies et massacres marquent son passage, mais il déplore de trouver que "peu de ces coquins là". Il se dirige ensuite vers La Gaubretière où sa colonne massacre au moins 500 personnes avec des raffinements de cruauté (voir ci-dessous). Il poursuit sa route vers Saint Malo du Bois qu'il incendie (la population s'est enfuie). Au passage il détruit Chambretaud. Après une escale à Saint Laurent sur Sèvre (déserté mais incendié), il regagne Cholet.
Le 3 mars, son second Lusignan quitte Cholet en fin d'après-midi et va bivouaquer à Nuaillé.
Le 4 mars, Lusignan marchant sur Vezins est attaqué par Stofflet et malgré le secours de Grignon reflue sur Cholet.
Le 6 mars, il repart de Cholet, passe par Vezins "nous tuâmes tout ce que nous y trouvâmes" il met en déroute un troupe vendéenne au Coudray Montbault et arrive enfin à Vihiers.
Le 24 mars, il est envoyé à Luçon pour prendre le commandement de la ville et de ses environs et "enlever les subsistances et fourrages ... incendier sans exception tous les bourgs, villages, fours et moulins ..." Le 25 mars, il arrive à Luçon où il remplace le général Bard dans une zone totalement acquise aux idées révolutionnaires et où il nexiste aucune «contre-révolution». Le 28 mars, il entreprend la visite du "pays incendié" en commençant par Mareuil sur Lay et les Quatre Chemins. |
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Le 29 mars, il poursuit sa visite par La Claye et soupe à Mareuil où il donne ses dernières instructions à son second Goy-Martinière.
Le 30 mars, il ordonne à tous ses chefs de colonne d'arrêter les incendies. Goy-Martinière quitte Mareuil, passe par Bellenoue (incendie et 80 personnes massacrées) et arrive à Château-Guibert.
Le 31 mars, il termine la visite de ses postes tandis que Goy-Martinière incendie Château-Guibert.
Le 1 avril, Goy-Martinière revient à Mareuil, il a "parcouru 18 endroits" semant l'incendie et la mort.
Le 6 avril, sous la pression du tollé qu'a provoqué l'expédition de Goy-Martinière (dans une zone totalement républicaine), il est contraint de le mettre aux arrêts.
Le 9 avril, il est arrêté par le Comité de surveillance et révolutionnaire de Luçon. Il est envoyé sous escorte à Rochefort où il est mis à la disposition de l'accusateur public.
Le 11 avril, traduit devant la Comission de Fontenay, Goy-Martinière est condamné à mort et immédiatement fusillé.
Le 16 avril, furieux de son arrestation, les représentants Hentz et Francastel dissolvent la société populaire de Fontenay
Le 17 avril, Hentz et Francastel, pour le même motif mettent "l'infâme Luçon" en état de siège
Le 18 avril, il est remplacé provisoirement au commandement de Luçon par l'Adjudant Général Cortez.
Le 16 juin blanchi à Paris des accusations portées contre lui à Luçon il reçoit de Vimeux le commandement de la 1° division de l'Armée de l'Ouest refusée par Duquesnoy avec son quartier général à Montaigu.(voir ci-dessous un modèle de son activité à cette époque)
Le 9 vendémiaire an 3 (30/9/1794) un décret de la Convention le met en état d'arrestation.
Etat Civil
né le 17 janvier 1749 à Bernay (Eure)
fils de Jean Etienne sergent
et DURAND Marie
Marguerite
décédé le 21 germinal an XIII (8/4/1805) à Bernay (Eure)
marié le 26 brumaire an X (17/11/1801) à Bernay (Eure)
avec SAVARY Anne
née le 25 janvier 1775 à Bernay (Eure)
fille de Marin
et MOUSSEL Marguerite
décédée le 20 octobre 1855 à Bernay (Eure)
Cest un militaire de carrière qui reprend du service à la révolution
Soldat au Régiment de Flandre | 5/12/1768 |
Congédié | 5/12/1776 |
Soldat au Régiment de Vexin | 22/6/1778 |
Instructeur au Régiment des Cévennes | |
Congédié | 22/6/1790 |
Capitaine du camp de Soissons | 15/9/1792 |
Commandant la réserve du camp de Soissons | 9/1792 |
Adjudant Général, Chef de Brigade pour la Vendée | 9/1793 |
Général de Brigade à l'Armée de l'Ouest (8 frimaire an 2) | 28/11/1793 |
Général de Division même armée (20 germinal an 2) | 9/4/1794 |
Destitué (17 thermidor an 2) | 4/8/1794 |
Réintégré (10 brumaire an 3) | 31/10/1795 |
Commandant la côte des Pyrénées Orientales | |
Mis en jugement pour avoir violé la Constitution | |
(visites domiciliaires avec une force armée) (25 messidor an 4) | 13/7/1796 |
Acquitté par le Conseil Militaire de Grenoble (21 fructidor an 4) | 7/9/1796 |
(Si quelquun peut me procurer la copie de ce jugement, jen serai ravi) | |
Admis au traitement de réforme (19 brumaire an 5) | 9/11/1796 |
Destitué (19 ventose an 5) | 9/3/1797 |
Admis au traitement de réforme (12 floréal an 8) | 2/5/1800 |
Laffaire de La Gaubretière ou "Le Grand Massacre"
La Gaubretière est la paroisse où vivaient à lépoque et depuis le milieu du XVIIe siècle les ancêtres de lauteur
vue par Huché et Turreau (S.H.A.T. : Correspondance Armée de lOuest)
Le compte rendu du subordonné au supérieur
de Chollet le 10 ventose an 2 (28/2/1794)
Le Général Huché
au Général en Chef
Je te rends compte, mon cher général, de la sortie que j'ai faite hier contre les brigands que j'ai trouvé sur les huit heures à La Gaubretière. Je les ai égayés de la bonne manière; ils étaient en trop petit nombre pour en faire un grand carnage. Plus de cinq cents, tant hommes que femmes, ont été tués. Leur cavalerie, avant de rien engager, a pris la fuite et nous l'avons aperçue dans le lointain. Cette canaille a été assez audacieuse que de nous provoquer par des défis, des huées et des injures. On s'est fusillé très peu et quarante de ces scélérats sont tombés. La troupe avait été mise, avant son arrivée, sur deux colonnes. Celle que je commandais marchait dans un chemin couvert; à son aspect les brigands se sont mis dans une déroute complète. J'ai fait fureter les genêts, les fossés, les haies et les bois, et c'est là qu'on les trouvait blottis. Tout a passé par le fer, car j'avais défendu que, les trouvant ainsi, on consommât ses munitions.
Les fouilles faites des repaires, j'ai fait marquer les lieux où il y avait des grains, je les ai réservés et ai fait incendier de suite le reste.
J'oubliais de te dire qu'à mon arrivée à La Vérrie, j'ai fait passer au fil de la baïonnette tout ce que j'y ai trouvé, à la réserve des enfants, et que j'ai incendié ce qui était échappé aux flammes; là il y avait peu de ces coquins-là.
Mon expédition faite à La Gaubretière, je me suis dirigé sur Saint Malo; un petit bourg sur la route a été incendié.
A Saint Malo, il n'y avait rien, pas une âme, j'ai ordonné le feu. Je me suis porté ensuite sur Saint Laurent où nous n'avons rien trouvé; les brigands étaient partis la veille. Tes ordres demandaient ma présence à Chollet, et j'y suis revenu.............
Les félicitaions et encouragements du supérieur au subordopnné
de Nantes le 11 ventose an 2 (1/3/1794)
Turreau, Général en Chef de l'Armée de l'Ouest
au citoyen Huché Général de Brigade
Courage, mon cher camarade, et bientôt les environs de Chollet seront nettoyés de rebelles. Si chaque officier général ou supérieur ne les tuait, comme toi, que par centaines, on en aurait bientôt trouvé la fin... Je transmets sur le champ au ministre de la guerre la nouvelle du succès dû à ton extrême activité.............
Le compte rendu du militaire à son autorité de tutelle
de Nantes le 12 ventose an 2 (2/3/1794)à
Turreau, Général en Chef de l'Armée de l'Ouest
au Ministre de la Guerre
Le Général de Brigade Huché, qui commande à Chollet une forte garnison, avait reçu l'ordre de moi de dissiper tous les rassemblements qui pourraient se former aux environs. Instruit qu'il y avait sept à huit cents brigands à La Gaubretière qui inquiétaient Mortagne, Huché part de Chollet avec un fort détachement, et, par une marche nocturne et rapide, surprend les ennemis. Cinq cents ont été taillés en pièces, parmi lesquels un grand nombre de femmes, car les femmes s'en mêlent plus que jamais. Cette affaire a eu lieu le 27 février et ce rassemblement est entièrement dissipé; mais il s'en forme de nouveaux journellement, et je ne puis ni ne dois te dissimuler que je n'ai pas assez de forces pour empêcher une trouée ........
Lappropriation devant le pouvoir politique de ce qui ne peut être quune action déclat
de Nantes le 12 ventose an 2 (2/3/1794)à
Turreau, Général en Chef de l'Armée de l'Ouest
au Comité de Salut Public
Encore un victoire remportée sur les rebelles ! Le Général Huché, commandant les troupes stationnées à Chollet, s'étant, par mes ordres, porté à La Gaubretière, a fait mordre la poussières à cinq cents scélérats. La cavalerie qui les accompagnait a pris la fuite avant l'action. La fusillade a duré peu de temps, et l'arme blanche, si chérie des Français, a fait besogne.............
La modestie du «vainqueur»
de (lieu inconnu) le (date inconnue)
le Général Huché
au Général en Chef de l'Armée de l'Ouest
.................. Tu n'aurais pas dû parler de moi au Ministre, l'affaire de La Gaubretière n'en valait pas la peine ..................
Et vu de très loin (Archives Nationales W22 - Extrait)
Au citoyen Huché, Général de Brigade,
Commandant les troupes estationé à Cholet,
départemant de la si devant vendée
de St Cantin le 4 ventose lan deuxième de la République
Mon chere amis
Jai vu avec grand plaisire dan la feuille publique, que tu avez fait mordre la poussiere a 500 cent brigand dan une sorti que tu ast faite avec les troupes estationné a cholet. Sanemapas surpris car je conais ton courage et ton zel pour la de fense de la République. Set toujour avec un nouvaux plaisire que je prendrais de tes nouvelle
Salut et fraternité
ton ami Guibert
Guilbert dan le 10me bataillon des fédérés
stationné à St Cantin
départemant de laine
Carte réalisée à partir de celle figurant dans louvrage de P. M. GABORIT et N. DELAHAYE : "Les 12 colonnes infernales de Turreau" Avec laimable autorisation des Editions "Pays et Terroirs" 65 place de Rougé 49300 Cholet (lettre du 19 février 1997) |
Vu par un témoin gaubretiérois Pierre Rangeard qui avait 19 ans à lépoque (Chroniques paroissiales du Diocèse de Luçon)
Notre infortunée paroisse, déjà si cruellement éprouvée, commençait à respirer, lorsque le 27 février 1794 vint mettre le comble à ses désastres. Dès le matin, des colonnes parties de Nantes, de Cholet, de Mortagne et de Montaigu la cernèrent de toutes parts. Ils étaient, peut-être 10.000, n'ayant pour mot d'ordre que la mort et l'incendie. Ils n'exécutèrent que trop leur implacable consigne. Le fer n'épargna rien de ce qu'il pu atteindre et le feu consuma tout.
Plus de 500 personnes furent tuées !... Voici les plus marquant :
- Mme Le Brault de la Touche chez laquelle l'état-major vendéen tenait ses réunions; c'était une ange de piété; on lui trancha le tête que l'on jeta dans un bassin plein d'eau. Son corps fut lancé au milieu des flammes avec ceux de ses quatre domestiques qui ne voulurent pas l'abandonner et partagèrent son sort;
- M. Morinière, sa femme, deux domestiques et une de mes tantes furent traités avec la dernière barbarie. Sur leur refus constant de crier "Vive la République", ils eurent la langue arrachée, les yeux crevés et les oreilles coupées avant de recevoir le coup de la mort;
-- M. de la Boucherie, sa femme, et Mlle de la Blouère, sa soeur, furent suspendus par le menton à des crampons de fer, au milieu de leur cuisine, et consumés dans cet état par l'incendie qui réduisit leur maison en cendre;
-- Quatre MM. de Rangot avaient quitté l'armée au passage de la Loire; ils furent massacrés dans un champ de la ferme appelée le Gros Bois;
--M. le chevalier de Boisy, frère du comte fusillé à Noirmoutier, succomba sous les coups des assassins auprès du village de la Ripaudière;
-- Deux hommes pris dans le jardin de M. Forestier, périrent par le sauvage supplice du pal, au lieu même de leur arrestation.
Le coeur saigne encore à la pensée de tant d'horreurs.
J'avais eu le bonheur de m'enfuir avec ma vieille mère dans la commune de Beaurepaire qui n'éprouva rien de semblable. On n'en voulait qu'à la Gaubretière, pour le moment. Du lieu de notre retraite qui n'était pas éloignée, nous entendions les cris des mourants mêlés aux affreuses clameurs des soldats. D'épais tourbillons de flammes obscurcissaient le ciel sur une vaste étendue.
Le lendemain au soir, un profond silence avait succédé aux bruits tumultueux. Nous nous hasardames, le nommé Fumoleau et moi, à visiter notre malheureux bourg. Ce n'était plus qu'un monceau de cendres d'où s'échappait encore une chaleur brûlante dont l'air était tout embrasé. Tout ce qu'il y avait de combustible à l'église était devenu la proie des flammes, la toiture, une chaire magnifique, des boiseries remarquables, les bancs, les autels. Mais le monument protégé par les belles voûtes en pierres était seul resté debout au milieu de cette ruine universelle, comme un signe d'espérance et un témoignage frappant de l'indestructible existence de l'Eglise de Dieu. Qui pourrait dépeindre tout ce que jéprouvais à ce spectacle. Mais ce qui navrait le coeur, c'était la vue de ces cadavres dont la terre était couverte. Les uns commençaient à se décomposer; les autres étaient dévorés par les chiens; les corbeaux s'abattaient par nuées, cherchant une pâture dans ces tristes restes que nous étions impuissants à défendre contre ces révoltants outrages. Cependant, plusieurs personnes étant venues nous rejoindre, nous pûmes rendre les derniers devoirs aux cadavres que nous rencontrions sur les chemins voisins et dans les rues. Mais combien d'autres dont les ossements blanchis par le temps ont jonché pendant plusieurs années ces champs de désolations.
Extraits du livre de M. Paul Legrand sur La Gaubretière (Editions Hérault))
Dès l'arrivée des Bleus, les habitants, selon leur coutume, s'étaient enfuis dans les bois; mais cette fois les Républicains étaient en nombre et, sans craindre une attaque des brigands, ils parcoururent en tous sens le réseau inextricable de fourrés et de genets qui entouraient la paroisse, massacrant et brûlant avec une épouvantable férocité. Dans les bois du Drillais plus de 300 femmes, poursuivies et traquées comme des bêtes fauves, furent éventrées. |
Le monument du Drillais |
A la Fauconnière, dans les grands bois qui entouraient l'étang, tout un groupe de femmes, de vieillards et d'enfants furent égorgés, surpris alors qu'ils priaient dans la forêt.
Les gorges sauvages qui courent parallèlement à la vallée de la Crume, et où les habitants s'étaient réfugiés en grand nombre, devinrent le théâtre d'épouvantables boucheries; dans l'une d'elles, les victimes furent si nombreuses, les cris que leur arrachait la douleur si épouvantables, que ce site lugubre a toujours conservé depuis le nom sinistre de "Vallée des Royards" (royer, en patois, signifie hurler de douleur).
Dans un autre champ qui porte encore Ie nom de "Champ des Oreilles", les bandits massacrèrent une cinquantaine de Gaubretiérois et, par un raffinement de cruauté, leur arrachèrent les oreilles dont ils se firent de hideux trophées. Ce n'est pas là d'ailleurs le seul exemple de cette monstrueuse mutilation et l'on peut voir, dans nombre d'historiens bleus et blancs, de pareils récits de bestiale cruauté.
Dans cette véritable chasse à l'homme, comme d'ailleurs dans toutes leurs expéditions autour de Mortagne, les Républicains étaient aidés de grands chiens qu'ils avaient dressés à découvrir les Vendéens cachés dans les fourrés impénétrables et qui parfois les déchiraient avant que le fer de leurs maîtres les aient atteints. Cette nouvelle cruauté servit d'ailleurs plusieurs fois à sauver la vie aux malheureux fugitifs, car le bruit des grelots que ces chiens portaient à leur collier était un indice certain de l'approche dune colonne républicaine.
Marie Lourdais (n.d.l.r.: Marie Lourdais, dorigine bretonne était épicière à La Gaubretière. Sa vie durant la grandguerre peut se résume en 3 mots : sauver les prêtres, soigner les blessés et porter les messages) nous trace un tableau presque aussi désolé, et passant à La Gaubretière le 20 mai 1794, c'est-à-dire trois mois après le massacre, elle nous décrit ainsi l'aspect du bourg.
... Je revins à La Gaubretière, tout était brûlé... La désolation était toujours grande. Cette malheureuse Gaubretière semblait un désert; des milliers de corbeaux s'abattaient sur les endroits où des quantités de corps à peine couverts de terre étaient enterrés; il ne faisait pas bon sy promener, I'air était empoisonné !
... Aucune maison de La Gaubretière n'était restée debout depuis le Sourdis, habitation du général de Sapinaud, jusqu'à la plus chétive cabane. L'état-major (n.d.l.r. : de lArmée du Centre) avait été oblige d'aller s'établir au château de Beaurepaire, à une demie-lieue de là...
... Il (le général de Sapinaud) aimait à quitter son camp de Beaurepaire pour revoir La Gaubretière et son chateau du Sourdis; il ne rencontrait partout que des monceaux de cendres.
François Faivre (n.d.l.r. : parti à 16 ans avec lArmée du Centre, arrêté à Laval, il fut 15 mois prisonnier à Nantes) écrit dans ses mémoires : Ma bonne femme prise par les bleus a eu le bonheur de sévader du bois du Drillais (lors du grand massacre) ... Rentré à La Gaubretière, je ne pouvais en croire mes yeux (quel spectacle mon Dieu !). Sans léglise, malgré qu'elle fut sans couverture, jaurais eu de la peine à reconnaitre Iendroit qui m'avait donné le jour. Tel était l'aspect de La Gaubretière à la fin de la guerre. L'église seule se dressait presque intacte au milieu d'un amas de décombres et de cadavres que l'hiver recouvrait à peine de sa housse blanche, et sur ce tapis immaculé, dont chaque légère ondulation cachait une ruine ou un cadavre, des vols effarés de grands corbeaux et des bandes nombreuses de loups faisaient comme un semis d'hermines. |
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Le clocher de lancienne église
dernier témoin de cette époque troublée. |
La tradition locale rapporte que le soir du Grand Massacre, le ciel, par un prodige, devint tout rouge, comme sil avait voulu refléter tout le sang qui coulait en ce coin perdu du bocage.
Le Registre clandestin de labbé Desplobein dont jai parlé dans le premier article de cette série, dépouillé par Claude Larcher (adhérent n° 1038 aujourdhui décédé), donne les noms de 96 des victimes :
ALLION | Jeanne | GREGOIRE |
Jean |
mari |
||||
AUVINET | Perrine | GREGOIRE |
Marie |
femme |
||||
AUVINET |
Perrine |
née Paquet |
mère |
GREGOIRE |
Jean |
fils |
||
BARON |
Jeanne |
fille |
GREGOIRE |
Marie |
née Jobard |
fille |
||
BARRE | Jeanne | née Baron | JAUNET | Suzanne | née Martin | |||
BENAUD | René | JOBARD | Pélagie | née Bossard | ||||
BOSSARD |
Marie |
née Poirier |
mère |
JOBARD | Marie | |||
BOSSARD |
Jean |
fils |
JOBARD | Mathurine | ||||
BOSSARD | Marie | JOBARD | Jean | |||||
BOSSARD | Pierre | mari | JOBARD | Marie | née Micheau | (Vve) | ||
BOSSARD | Marie | née Gitet | femme | JOBARD | Marie | née Soulard | ||
BOUCHERIE | Marie Françoise | JOUSSE | Françoise | |||||
BOUDARD | Louis | LANDREAU | Marie | née Goineau | ||||
BOUDAUD | Charles | LANDREAU | Jean | |||||
BOUSSAUD | Marie | LIBAUD |
Jean |
mari |
||||
BOUSSEAU | Pierre | LIBAUD |
Perrine |
née Bossard |
femme |
|||
BOUSSEAU | Jeanne | née Bousseau | LOISEAU | Françoise | née Charrieu | |||
BOUSSEAU | Jeanne | LUCAS | Marie | |||||
BOUTIN | Catherine | née Baron | MERLET | Françoise | née Gaborieau | |||
BRIN | Renée | née Bousseau | MERLET | Marie Modeste | ||||
BROCHARD | Jeanne | née Jobard | (Vve) | MERLET | René | |||
BRUNET | François | MERLET | Marie | |||||
CAILLON | Pélagie | MICHEAU | Rose | née Micheau | ||||
CHUPIN | Jean | MICHEAU | Jacquette | née Retaillau | ||||
COUCHEAU | Antoine | MINGUET |
Louis |
mari |
||||
DRAPEAU | Modeste | MINGUET |
Marie |
née Seguin |
femme |
|||
DRAPEAU | Jeanne | née Goineau | MINGUET | Louis | fils | |||
DRAPEAU | Marie | née Mindron | MORINIERE | Rose | ||||
DRAPEAU | Perrine | née Renaudin | NASCIVET |
Jacques |
mari |
|||
GABORIEAU | Pierre | NASCIVET |
Marie |
née Toufreau |
femme |
|||
GAURIT | Marie | née Borderon | (Vve) | NAUTIER | Charles | |||
GAUTRON | Charles | PAQUIER | Jacques | |||||
GIRARD | Madeleine | PAQUIET | Pierre | |||||
GODARD |
René |
mari |
POQUET | Rose | ||||
GODARD |
Jeanne |
née Merlet |
femme |
RANGEARD | Catherine | |||
GODET | Pierre | RETAILLEAU | Mathurin | |||||
GODET | Marie Madeleine | ROI | René | |||||
GODET | Perrine | née Landreau | SEGUIN |
Joseph |
mari |
|||
GODET | Perrine | née Roi | SEGUIN |
Renée |
née Soulard |
femme |
||
GOINEAU |
Pierre |
mari |
SEGUIN | Michel | ||||
GOINEAU |
Marie |
née Ardrieu |
femme |
SEGUIN | Rose | |||
GOINEAU |
Jeanne |
fille |
SOULARD | Jeanne | née Brochard | (Vve) | ||
GOINEAU |
Françoise |
fille |
SOULARD | Perrine | ||||
GOURRAUD | Pierre | SOULARD | Jean | |||||
GOURRAUD | Louis | VINET | Perrine | née Boudaud | ||||
GOURRAUD | Renée | née Rangeard | VOINEAU | Augustin | ||||
GREGOIRE | Perrine | née Pauleau | YOU | Perrine | née Bossard | |||
GUITTON | Marie Jeanne | née Guitton | (Vve) | YOU | Perrine | née Loiseau | (Vve) |
Lactivité dune colonne militaire dabord commandée par le Général Ferrand puis par le Général Huché entre le 10 et le 24 juillet 1794 (SHAT, Correspondance Armée de lOuest)
Nous soussignés Louis Mothais de la commune de Cécile, Jean Durand, Pierre Vinet officiers municipaux de la ditte commmune et Jacques Perochon maire de la commune des Essarts et fournisseur des bois de construction pour la Marine de la République sommes partis du camp du Pont Charron en qualité de guide avec la colonne commandée par le Général Ferrand le 22 messidor à dix heures du soir.
Nous nous sommes portés à Cécile, nous avons trouvé au village du Pont Charraud, poste de brigands, environ 200 hommes qui après peu de résistance prirent la fuite, une vingtaine ont été tués. Du Pont Charraud nous nous sommes portés aux Essarts où nous navons trouvé personne. Nous en sommes partis pour aller dans les landes de la Chauvinière où nous avons campé et passé la nuit. Le 24 nous nous sommes portés à Chauché, de là à la forêt de
Grala où nous avons trouvé différents ornements |
déglise et plusieurs individus des deux sexes qui nous ont déclaré que lex-curé de Chavagne et un autre inconnu y célébraient habituellement la messe. Les hommes arrêtés ont été renvoyés après avoir reçu des proclamations, une invitation de rentrer dans lordre et de soccuper de leurs travaux domestiques. De la forêt de Grala, nous nous sommes portés sur les Brouzils et de là dans les landes des Cortrais où nous avons bivouaqué la nuit entière.
Le 25 nous sommes passés à Georges et de là à Montaigu où nous avons resté trois jours.
Le 28 à quatre heures du soir, nous sommes partis de Montaigu avec la colonne qui nous a paru passer aux ordres du Général Huchet qui sest placé à la tête de lavant-garde. Nous nous sommes porté sur Vieillevigne et de là à Rocheservières. Nous avons remarqué sur notre passage une vingtaine dindividus des deux sexes pris à leur ouvrage et tués sur le chemin, sans y comprendre ceux que les tirailleurs tiraient à droite et à gauche au mépris des proclamations dont nous étions porteurs et sans doute par les ordres du Général Huchet, car ayant observé au Général Ferrand avec lequel nous étions partis du Pont Charon que la proclamation des agents de la Commission dAgriculture et des Arts invitait à respecter les personnes qui nétaient pas armées, et que celles du Général en Chef (n.d.l.r. : à lépoque Vimeux successeur de Turreau) en faisait un devoir aux soldats. Le Général Ferrand nous aurait répondu que cela était vrai, que nous avions dû remarquer que la colonne sétait bien comportée tant quelle avait été sous ses ordres, quil voyait bien que cela allait se passer fort mal, mais quil ne pouvait lempècher nétant plus commandant. De Rocheservière nous nous sommes portés dans la lande près le dit bourg où nous arrivames à onze heures du soir. Notre avant-garde y fut attaquée par les brigands, huit dentre eux furent tués. Nayant pu poursuivre le reste à cause de la nuit, nous bivouaquames dans la lande.
Le 29, quatre heures du matin nous levames le camp et allant au village de la Besilière, commune de Legé où nous espérions trouver Charette qui effectivement nen était parti que deux heures auparavant. Là nous apperçument la colonne républicaine qui venait deChallans. Nous restames dans le village de La Besilière quatre ou cinq heures, et tous les hommes et femmes même trouvés sans armes dans les champs occupés de leurs ouvrages et dans les maisons furent égorgés et fusillés. Le village fut entièrement incendié. Deux pièces de terre ensemencées en froment furent incendiées après avoir servi à camper larmée. De là nous nous portames au Grand Luc et allames bivouaquer dans les landes qui avoisinent ce bourg. Un seul homme fut rencontré avec sa femme, montés sur un cheval chargé de deux pochées deffets; le mari et la femme furent tués.
Le 30 nous avons quitté la lande du Grand Luc et nous nous sommes portés au bourg de Saligny où nous navons trouvé personne, de là nous avons été dans les landes des Jouineaux où nous avons fait halte; un village du bourg de Saligny, voisin du bourg de Saligny a été incendié et plusieurs moutons ont été brûlés dans leur toit. Nous avons entendu tirer à droite et à gauche dans les champs et plusieurs individus ont surement été victimes des coups que nous avons entendus. Des landes de Jouineaux nous nous sommes portés au bourg de Denis la Chavasse où nous navons trouvé personne. La colonne sortie du bourg, le Général Huchet donna ordre à larrière-garde de retourner sur ses pas, de brûler le bourg et à linstant le bourg et les métairies qui lentourent devinrent la proie des flammes.
Le 1er thermidor, nous avons campé dans les landes de la Marquière près Boulogne. Plusieurs cultivateurs trouvés sans armes, les uns en chemise, les autres en gilet, presque tous à leurs travaux ont été ammenés au Général Huchet et fusillés sur le champ par ses ordres. Le Général Ferrand témoin de ces massacres ayant voulu faire des observations au Général Huchet et les empècher, ce dernier lui répondit "Je le veux moi" Nous observons cependant que daprès celà plusieurs femmes et deux hommes seulement furent épargnés.
Le 2 nous sommes partis de la lande de la Marguière et nous avons été au Poiré passant par le village de Lorsière, nous y avons vu un homme et une femme tués dans leur maison, la femme sous la table et lhomme dans son foyer. Sur les observations que nous fimmes au Général Ferrand que des abominations avaient été commises, le Général Ferrand répondit à moi Mothais "Ne me parlez pas de cela, jen ai la tête cassé, vous savez que je ne commande plus". Le même jour, nous sommes partis du Poiré sur La Roche et dans notre chemin nous avons rencontré les brigands au nombre de quatre à cinq cents qui parurent vouloir attaquer notre avant-garde. Mais ayant vu notre avant-garde savancer sur eux et notre colonne rangée en bataille, ils prirent la fuite et laissèrent après eux vingt cinq voitures chargées de grains, farines et effets. Deux cents au moins de ceux qui escortaient ces voitures ont été tués, soixante quatre femmes et enfants trouvés dans un village près le Poiré ont été conduits à Palluau et là, mis en liberté par le Général Ferrand qui leur a fait délivrer létape.
Le 3, nous avons quitté larmée à Palluau, nous nous sommes rendus à Luçon avec le Général Ferrand passant par Challans et les Sables.
Nous avons remarqué depuis Montaigu jusquà Palluau que le pillage a été horriblement commis et le bétail partout enlevé par larmée commandée par Huchet.
Lesquels faits nous assurons sincères et véritables. A Hermine sur Senague le sept thermidor lan 2ème de la République une et indivisible et avons signé.
Signé à loriginal Perochon, Pierre Vinet, Durand, Mothais
Les membres composant le Comité de Surveillance de la Société Populaire
Epurée de Fontenay le Peuple,
signé Perrault Président et Littier
Pour copie conforme,
Les membres du Comité de Surveillance de la Société Populaire
Epurée de Fontenay le Peuple
Perreau prt Duvanes sre
Un massacre célèbre, devenu lun des Mémorials de la Vendée Militaire
Les Lucs de Boulogne
Carte extraite du livre
de P. MARAMBAUD : "Les Lucs, la Vendée, la Terreur, la Mémoire" (160 F. port
compris) |
Cest pour combattre Charette localisé près de la Vivantière quau matin du 28 février, Cordelier secondé par Crouzat quitte les landes de Boisjarry, non loin de Mormaison et part vers le sud. Sa colonne franchit la Boulogne au moulin de l'Audrenière tandis qu'une autre colonne, aux ordres de Martincourt, remonte la rive droite de la rivière vers le Petit-Luc Chemin faisant, la troupe détruit tout ce quelle trouve dans cette partie est du pays des Lucs.
Extrait de "La guerre de Vendée" dA. Billaud (Editions Lussaud)
Les Lucs forment en ce temps-là deux paroisses : le Grand-Luc, 2050 habitants, et le Petit-Luc, 100 habitants. Les Bleus, commandés par un général de 26 ans, Cordelier, et partis, le matin, des landes de Boisjarry, suivent le chemin de Mormaison aux Lucs.
Sur leur passage tout flambe :villages, étables, barges, paillers; tout est détruit, on égorge les gens dans les maisons; on éventre les bêtes dans les écuries.
A l'approche des bandits, des malheureux se sont réfugiés dans l'église du Petit-Luc. Le curé, M. Voyneau, âgé de 70 ans, va au-devant des Bleus. Dans le chemin de la Malnaye les Bleus le saisissent. Trop beureux d'assouvir leur haine sur un prêtre, ils lui arracbent la langue et le coeur, qu'ils écrasent ensuite sur les pierres du chemin.
Dans l'église, les fidèles se préparent à la mort en récitant le chapelet. Les assassins arrivent. Sans un mouvement de pitié, ils déchargent leurs fusils sur la foule agenouillée; ils s'acharnent sur les mourants à coups de baionnettes. Dans le sanctuaire, hier encore si paisible, les blasphèmes les plus hideux se mêlent aux râles des agonisants.
Puis, satisfaits, n'ayant plus rien à tuer, les Bleus s'en vont vers les landes de Launay. Parvenus à quelques distances, ils apercoivent le clocher du Petit-Luc. Ils tirent dessus à coups de canon. Le clocher s'effondre, écrasant de sa masse le monceau de victimes encore pantelantes.
Le soir même, l'un des égorgeurs écrivait ce billet: "Aujourd'hui, journée fatiguante, mais fructueuse. Pas de résistance. Nous avons pu décalotter à peu de frais toute une nichée de calotins qui brandissaient leurs insignes de fanatisme. Nos colonnes ont progressé normalement"
Journée fructueuse certes : 563 cadavres gisent sur le territoire des Lucs. Certains resteront un mois sans sépulture.
Parmi ces morts, beaucoup d'enfants. 109 des victimes n'ont pas plus de 7 ans; 33 n'ont pas 2 ans; 2 n'ont encore que 15 jours.
Le lendemain 1er mars, Crouzat et Rouget à partir de Legé détruisent toute la partie ouest du pays des Lucs et finissent par le Grand Luc avant daller bivouaquer dans les Landes de Launay.
Texte extrait de louvrage déjà cité : "Les 12 colonnes infernales de Turreau"