de Saumur le
27 nivose an II (16/1/1794)
Le Général en Chef TURREAU aux Représentants en Mission
Lorsque j'ai désiré de vous voir réunis près de moi, je n'ai point prétendu avoir recours à votre autorité pour aucun des détails militaires, mais j'ai voulu que vous déterminiez d'une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l'égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier, de ne réserver que les points nécessaires à établir les cantonnements propres à l'anéantissement des rebelles. Mais cette grande mesure doît être prescrite par vous, je ne suis que l'agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cete partie.
Vous devez également prononcer d'avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S'il faut les passer tous au fil de l'épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. Je suis loin de présumer que vous voulussiez exposer à se compromettre celui qui jusqu'ici n'a cessé de bien servir la cause de la liberté.
Quant à la réorganisation des autorités constituées, n'importe par qui elle soit effectuée, il est urgent qu'elle s'opère pour ainsi dire derrière mes colonnes. Leur marche sera courte, en huit jours la Vendée doit être battue, tous les rebelles pressés entre moi, Haxo et Dutrui, et si j'avais adopté une autre marche, j'aurai manqué mon but. Je suis faché que les mouvements de troupes que le citoyen Carrier a ordonné ayent retardé ma promenade militaire.
Daignez citoyens Représentants me répondre d'une manière précise sans quoi je serai forcé d'attendre pour agir les ordres du Comité de Salut Public.
J'ai eu soin de démentir les mensonges imprudents de ceux qui ont prétendus et osé dire à la barre de la Convention Nationale que la Vendée était entièrement détruite.
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