Action de Etienne CORDELLIER

Il est arrivé en Vendée pendant le "Virée de Galerne" venant de l'Armée du Nord. Il commande la 5ème colonne dont le champ d'action est le nord des Mauges. Son adjoint est le général Crouzat arrivé avec lui. Sa colonne est divisée en deux. Comme Grignon, ils rend compte très régulièrement de ses opérations.

carte du tracé de la colonne n° 5

Action de la demi-colonne commandée par Cordellier

Le 21 janvier, il rassemble ses troupes à Brissac qu'il décide de ne pas incendier pour "y déposer une partie des subsistances" et donne ses ordres à ses chefs de corps : "Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, pour se révolter contre leur patrie, seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les filles, les femmes et enfants. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées, mais aucune exécution ne pourra se faire sans que le général l'ait préalablement ordonné."

Le 22 janvier il arrive à Beaulieu sous Layon dont il désarme la Garde Nationale qui le reçoit drapeau au vent.

Le 23 janvier, il incendie Beaulieu et passant par Saint Lambert se rend à La Jumelière où il arrive le soir

Le 24 janvier, une de ses patrouilles poursuit La Rochejacquelein sur la route de Jallais. Il fouille les environs de La Jumelière et de Chanzeaux.

Le 25 janvier, il fait fusiller 20 personnes de La Jumelière dont la municipalité (sauf le maire). Il se rend à Neuvy en Mauges et fait fouiller Saint Lezin avec "ordre de livrer aux flammes et de passer au fil de la baïonnette tous les habitants". Le soir, autour de La Jumelière, 5 chateaux "éclairent la campagne"

Le 26 janvier, il est à Jallais sur ordre de Turreau. Les "brigands" en étaient partis, il y accuse la municipalité de "la plus infâme trahison"

Le 27 janvier, il opère dans les environs de Jallais : passant "au fil de la baïonnette tous les scélérats" et incendiant "en ce moment quarante métairies éclairent la campagne". Mais en allant à Baupreau, un détachement prend un bataillon de la garnison de Saint Florent le Vieil qui occupe la ville pour des "brigands" et s'enfuit.

La "promenade militaire" est terminée mais les opérations continuent :

Le 29 janvier, il fait éclairer les routes sans rien trouver. Il fait fusiller deux "brigands" qu'on lui a amené et qui ne veulent rien dire.

Le 31 janvier, il arrive à Montrevault qu'il décide de ne pas incendier.

Le 1 février, il gagne Gesté où il rencontre un fort parti vendéen commandé par Stofflet. Il doit battre en retraite sur Le Doré. La brigade commandée par Flavigny fuit jusque dans les faubourgs de Nantes.

Le 2 février, il regagne Montrevault.

Le 3 février, la brigade de Flavigny le rejoint.

Le 4 février, il écrit à Turreau en accusant Flavigny d'être responsable de la déroute du 1er à Gesté.

Le 5 février, il gagne Gesté en arrêtant tous ceux qu'il rencontre en route. Il met le feu au château du Plessis et fait massacrer ses prisonniers à la lueur de l'incendie. Il poursuit ensuite sur Montfaucon sur Moine où il arrive à minuit.

Le 6 février, il arrive à Tiffauges où il retrouve Crouzat. Il rend compte à Turreau : "J'ai ponctuellement exécuté ton ordre de purger, par le fer et le feu, tous les endroits que j'ai rencontré sur ma route, car, indépendamment que tout brûle encore, j'ai fait passer derrière la haie environ six cents particuliers des deux sexes."

Le 7 février, il envoie un détachement disperser un rassemblement aux Landes Génusson : incendie du bourg, des dépendances "sans oublier le château" et fusillade "tous les hommes, femmes et enfants qui y étaient restés"

Le 8 février, il accourt reprendre Cholet que Stofflet a envahi malgré la résistance de Moulin.

Le 10 février, après avoir inhumé Moulin "dans son costume de général au pied de l'arbre de la liberté", il se rend à Vihiers et propose d'installer un poste à Vezins pour protéger les convois.

Le 12 février, il est à Chemillé qu'il trouve vide de "brigands"

Le 13 février, il quitte Chemillé qu'il incendie et gagne Jallais puis Baupreau.

Le 14, Stofflet attaque sa colonne, il les met en déroute et tandis qu'une partie de ses hommes regagne Baupreau, le reste campe près de La Regrippière.

Le 18 février, il arrive à Montaigu en compagnie de Crouzat

Le 22 février, rejoint par le Général en Chef, et selon le plan arrêté pour attaquer Charette, ils passe par Vieillevigne (15 personnes massacrées), puis va camper près de l'Hébergement, et ravage les environs des Brouzils (100 personnes massacrées).

Le 23 février, il poursuit ses opérations autour des Brouzils et le soir se met en marche vers Les Lucs pour y attaquer Charette.

Le 24 février, il passe à La Chavasse et arrive au Grand Luc sans rencontrer de "brigands". En passant par Rocheservière il gagne les environs de Saint Philbert de Bouaine toujours à la poursuite de Charette.

Le 25 février, l'attaque contre Charette (commandée par Turreau en présence des représentants Garrau et Prieur de la Marne) échoue, le "grand brigand" s'échappe vers Vieillevigne. La colonne passe la nuit à Montbert.

Le 26 février, il gagne Vieillevigne (35 personnes massacrées sur la route)

Le 27 février, il quitte Vieillevigne qu'il incendie. Il envoie son avant garde incendier Saint André Treize Voies et Saint Sulpice du Verdon (18 personnes massacrées), le reste de la colonne passant par La Grole, Rocheservière (35 personnes massacrées) et Mormaison (37 personnes massacrées) gagne les landes de Bois Jarry.

Le 28 février, il divise sa colonne en deux (lui et Crouzat commandent le première section, Martincourt commande la seconde). Les deux sections, suivant la Boulogne, avancent vers Les Lucs en brûlant et en massacrant tout sur leur passage. Charette les attaque et les met en déroute, une partie fuit vers Legé, l'autre vers Montaigu, mais s'apercevant qu'il n'est pas poursuivi, Martincourt rassemble ses hommes et revient sur les Lucs dont il massacre tous les habitants (564 personnes dont 109 enfants au moins sont massacrés). Le soir un des soldats écrit : "Aujourd'hui journée fatigante, mais fructueuse. Nous avons pu décalotter à peu de frais toute une nichée de calotins qui brandissaient leurs insignes du fanatisme. Nos colonnes ont progressé normalement."

Le 1 mars, avec les troupes qui ont refluées sur Legé, il repart vers les Lucs en passant par Saint Etienne du Bois (150 personnes massacrées) et va camper aux landes de Launay.

Le 2 mars , il part camper dans les landes de Corpray, passant par La Chavasse, Saint Sulpice de Verdon, l'Hébergement.

Le 4 mars, il incendie Les Brouzils pour la seconde fois.

Le 6 mars, par Clisson, Mouzillon et Valet, il se porte au Loroux Bottereaux, semant l'incendie et le massacre. Il y divise sa colonne en trois et "fait danser une carmagnole complète" au Loroux, à La Chapelle Basse Mer, à Saint Julien de Concelles, au Landreau.

Le 10 mars, il continue les massacres dans la région du Loroux, à Bas Briacé, à La Chapelle Basse Mer.

Le 20 mars, quittant Remouillé, il gagne La Regripière.

Le 25 mars, malade, il part de Vezins pour aller se soigner à Saumur. Il confie le commandement de sa colonne à Crouzat en donnant ordre de "poursuivre les brigands partout où ils pourront être".

Retour