Eglise Saint Croix
d'après M. Cavaillès et N. Lecomte in "Parthenay", éditions du Patrimoine, Paris, 2000

Elle est située à l'intérieur de la citadelle, sur l'éperon rocheux ouest.

Sa fondation est attribuée à Ebbon, seigneur de Parthenay, qui y aurait déposé des reliques rapportées de la première croisade.

Elle est construite suivant un plan basilical, avec un choeur muni de trois absides et un clocher sur la travée orientale de la nef centrale. Elle devait posséder une façade richement sculptée.

La première mention cite un certain Guy, chanoine du chapitre en 1090, mais elle ne sera désignée explicitement comme collégiale qu'en 1356.

La mention de collégiale apparaît pour la première fois en 1346.

Aimery d'Argenton, seigneur d'Hérisson, et Jeanne Guicharde son épouse fondent une chapellenie dans l'église Sainte Croix en 1374.

Vers 1401, elle sert de sépulture à Guillaume VII Larchevêque et Jeanne de Monthefelon son épouse. Les deux gisants polychromes sont placés dans des enfeus dans le chœur.

Le comte de Richemont y fonde une chapelle, le 18 avril 1429, dédié à Saint Jean et desservie par le maître-école du chapitre de Sainte Croix. Il y fonde également une chapellenie en 1456. En 1457, il fait édifier la tour carrée du clocher contre le mur sud de la nef de l'église.

Selon D. Généroux, tous les édifices religieux ont été saccagés lors des guerres de Religion, notamment en 1562 et lors de l'incendie de 1568, mais sans plus de détails. L'église présente des traces de feu sur certains murs, mais on ne peut pas affirmer que ce sont des dégâts dus à ces guerres

Une visite de 1598 décrit les maisons presbytérales de l'église "en partie ruiné par l'injure des guerres" mais habitables. Les gisants ont été profanés certainement durant les guerres de Religion.

En 1665, le duc de la Mazarin fait apporter d'importantes modifications à l'édifice : les deux petites absides sont allongées et mises en communication avec celles du milieu au moyen de deux grandes arches en plein cintre, tandis qu'une sacristie est construite à côté de l'abside gauche, et que des stalles et un retable sont posés.

Une visite de l'église paroissiale Notre Dame de la Couldre de 1667 indique que l'église collégiale Sainte Croix est en reconstruction.
On sait que la façade occidentale fut rehaussée et que le maître autel de l'église fut construit en 1668, à la suite d'un legs du maréchal de la Meilleraye, décédé en 1664 et dont le corps fut inhumé dans le chœur en 1681. Sa tombe était constituée d'une dalle funéraire en marbre noir, déposée en 1750.

Enfin, le 10 novembre 1711, la flèche du clocher s'écroule sous l'effet d'un ouragan, elle ne fut remplacée que par un toit plat.

Deux chapelles sont citées : celle des Revaux et celle des baudets en 1537 et en 1598, puis celle du maître-école qui servit de sépulture en 1632. Selon B. Ledain, la chapelle des Baudets s'appelait autrefois chapelle d'Ervault ou de Saint Eutrope des Baudets ou Bodés (dans le pouillé du diocèse de Poitiers).

La façade et la voûte de la porte principale furent transformés en 1780 et refaites avec des pierres provenant de la démolition de la voûte de la porte d'entrée du château.

Toutes les paroisses, à l'exception de celle de Saint Laurent, sont supprimées par un décret de la Convention du 1er janvier 1793.

Devenue succursale de Saint Laurent, l'église Sainte Croix subit des dégradations à la révolution.

De nouvelles cloches sont installées en 1803.

Des réparations sont effectuées à partir de 1807.

A partir de 1819, une nouvelle confrérie du Rosaire y fonde un autel.

La dalle funéraire du duc de la Meilleraye, déplacée pendant la Révolution, est transformée en grand autel en 1880.

En 1852 on refait entièrement le décor de peintures murales qui est enlevé à la fin du XIXème siècle.

En 1853, les gisants de Guillaume VII Larchevêque et de son épouse sont découverts lors de l'enlèvement du retable du XVIIème siècle.

En 1874, le clocher actuel est posé et on refait la toiture. Trois cloches ont été installées dans l'église le 1er octobre 1874 par Bollée et ses fils, fondeurs-accordeurs au mans.

On trouve cinq autels dans l'église : Saint Joseph, Saint Blaise, de la Vierge du Rosaire, du Sacré Cœur et un en rocaille de Notre Dame des Sept Douleurs. Les vitraux ont été refaits par le maître verrier de Tours, Lobin.

Les registres paroissiaux conservés remontent à 1589.

L'église est classée monument historique par arrêté du 2 septembre 1994.