Eglise
Notre Dame de la Couldre
d'après
M. Cavaillès et N. Lecomte in "Parthenay", éditions du
Patrimoine, Paris, 2000
Elle est située à l'intérieur de la citadelle, sur l'éperon rocheux ouest près du château.
Il n'existe pour cet édifice aucune mention antérieure au XIIIème siècle et seule l'analyse architecturale permet de la dater des XIème-XIIème siècle.
Il s'agit d'une église à plan en croix latine, avec un chur à abside centrale et deux absidioles, un clocher sur la nef près du chur. La façade, richement sculptée, est tripartite, mais les portails latéraux sont aveugles. On connaît une lithographie du portail au début du XIXème siècle.
Elle est mentionnée comme église paroissiale dans le Grand Gauthier
(Pouillé du diocèse de Poitiers) en 1278. Selon H. Beauchet-Filleau,
elle est siège de l'archiprêtré de Parthenay, mais on ne
sait pas à quelle date elle le devient.
L'église est mentionnée en 1323, lorsqu'un archiprêtre y établit sa résidence ainsi que le siège de sa juridiction. Dès lors, le siège de l'archiprêtré est réuni à l'église Notre Dame de la Couldre.
En 1357, Marie de Beaujeu, femme de Jean Larchevêque, seigneur de Parthenay, y fonde une chapellenie.
Une chapelle des Onze Mille Vierges y est mentionnée en 1363, dans un chartrier de Saint Loup. Elle est probablement fondée par un seigneur de ce lieu.
Selon D. Généroux, tous les édifices religieux ont été saccagés lors des guerres de Religion, notamment en 1562 et lors de l'incendie de 1568, mais sans plus de détails.
Une visite de 1598 décrit l'église "toutte voûitée et bien couverte de thuile courbe", et les maisons presbytérales ruinée de fond en comble.
En 1623, l'évêque de Poitiers, Henri Louis Chasteignier de la Roche Posay et le seigneur de Parthenay, Henri II, duc de Longueville, donnent l'église Notre Dame de la Couldre à une communauté d'Ursulines. Elles s'y installent en 1624, ce qui occasionne le transfert de l'archiprêtré à la cure de la chapelle Saint Laurent jusqu'à la Révolution.
On sait qu'en 1667, pendant les quelques mois que dure la reconstruction de l'église paroissiale Sainte Croix, les chanoines de celle-ci transférèrent le saint Sacrement et célébrèrent l'office canonial dans l'église Notre Dame de la Couldre.
En 1686, une visite décrit l'édifice dans un "état de propreté et de décence digne des religieuses Ursulines qui s'en servent pour leur église".
Enfin, une visite de 1731 décrit le bâtiment en très bon état.
Plusieurs chapelles sont citées par B. Drochon en 1598, Saint Savin, Saint Antoine, Saint Loup et d'Emars, puis Sainte Ursule, Sainte Anne et des Onze Mille Vierges en 1660 et 1782. Un cloître semble avoir été construit, au sud de l'église, dans le courant du XVIIIème siècle.
Toutes les paroisses, à l'exception de celle de Saint Laurent, ont été supprimées par un décret de la Convention du 1er janvier 1793.
Le 28 frimaire an V (18/12/1796), l'administration municipale autorise l'aliénation du couvent des Ursulines à Pierre Jean Andrieux, ancien curé de La Madeleine de Clisson et ancien vicaire de l'évêque constitutionnel de Nantes.
L'année suivante, le 16 germinal an V (5/4/1797), il s'en rendit adjudicataire, et le 4 floréal an V (23/4/1797), il est autorisé à la démolir afin d'y installer une filature de coton.
Il ne semble pas avoir mis ses projets à exécution avant 1834. En effet, sur le cadastre napoléonien l'abside d'axe et deux absidioles, les murs de la nef avec des contreforts, l'emplacement du portail sud et l'amorce du transept sont visibles.
En 1840, la façade est réduite à son premier niveau et A. Briquet, inspecteur des monuments historiques à Niort, entame des démarches de protection de ce qui subsiste de l'église.
En 1845, l'évêque de Poitiers tente d'acquérir ses restes avec ses fonds personnels, "au nom de l'évêché", mais cela n'aboutit pas.
Le 26 janvier 1847, les Ursulines de Chavagnes rachètent aux héritiers d'Andrieux les ruines de l'église Notre Dame de la Couldre.
L'actuelle chapelle est construite dans la seconde moitié du XIXème siècle, en réutilisant une partie des murs de l'église qui figure, en 1856, dans une liste des monuments du Poitou, classés comme monuments historiques au ministère d'Etat de l'empereur.
En 1969, Jean Doray, architecte des Bâtiments de France, autorise la construction d'un bâtiment à usage scolaire détruisant une partie du mur sud de l'église (théoriquement classé) et un ensemble de colonnes et colonnettes.
Des fouilles réalisées en 1990 ont mis au jour les fondations de l'absidiole nord et du transept.
Les registres paroissiaux conservés remontent à 1637.
Les restes de l'église sont classés monuments historiques par liste de 1862.