1ère proposition présentée par Kleber le 7 janvier 1794

Aperçu de nos forces dans la Vendée -- Force des rebelles
Moyens à employer pour terminer la guerre

  Hommes
De l'Armée de l'Ouest aux ordres de Haxo et Dutruy 6.000
De l'Armée du Nord aux ordres de Bonnaire 8.000
A Montaigu 1.200
Mortagne et les Herbiers 3.000
Saint - Florent 2.000
Chollet 3.000
Beaupreau 1.800
Chantoceau 800
Chemillé 800
Jallais 1.500
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Total 28.100

On ne comprend point dans cet état les troupes de l'armée des côtes de Cherbourg, ni les forces destinées à la garde des villes environnantes, non plus que la division des Pyrénées qui se dirige sur la Vendée et que l'on porte à dix mille hommes.

Rassemblemens des rebelles

  Hommes
Il n'en existe plus que deux sur la rive gauche de la Sèvre.
Le premier, commandé par Charette, peut être de 3.000
Le second, commandé par la Cathelinière de 2.000
Il n'existe plus sur la rive droite de la Sèvre de 
rassemblement connu : seulement quelques bandes de gens,
la plupart étrangers au pays,parcourant les campagnes  
pour piller. Supposons les de : 1.200
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Total 6.200

Il paraît que les rebelles n'ont plus de canons et très peu de munitions. On ne doit plus les considérer comme formant un corps d'armée contre lequel il soit besoin d'employer de grandes opérations militaires qui, par les lenteurs que nécessitent les dispositions ordinaires, ne serviraient qu'à prolonger la guerre.

On doit considérer les rebelles, dans ce moment, comme des hommes qui n'ont d'autre intention que d'échapper, aussi longtemps qu'ils le pourront, à ]a poursuite de nos troupes, et qui pillent pour vivre.

Moyens à employer pour terminer la guerre.

La première réflexion qui se présente est d'éviter, avec le plus rand soin, que nos munitions ne tombent entre les mains des rebelles. L'expérience ne nous a que trop appris qu'en confiant à de petits postes de l'artillerie et des munitions l'ennemi s'est approvisionné a nos dépens.

Une seconde réflexion, c'est que l'ennemi ne tiendra dans aucun poste et qu'il cherchera seulement à enlever nos convois. Connaissant parfaitement tous les sentiers, toutes les issues du terrain qu'il occupe, il se débandera à l'approche de nos troupes pour se réunir à quelque distance de là : c'est ainsi qu'en paraissant et disparaissant tour à tour il échappera au moment où l'on croira le tenir et pourra encore longtemps inquiéter le territoire de la Vendée. En général, moins il pourra entreprendre, plus il sera difficile de l'atteindre.

Ces réflexions si elles paraissent justes indiquent assez la nécessité de circonscrire l'ennemi dans un espace donné de l'envelopper de le resserrer de manière à ce qu'il ne puisse échapper ou se rassembler lorsqu'il sera séparé.

Un objet essentiel est encore de chercher à couper les vivres à l'ennemi en l'inquiétant et le harcelant sans cesse; mais il faut surtout gagner la confiance des habitants des campagnes par une exacte discipline des troupes.

Cela posé voici comment on conçoit l'exécution :

1°. Commencer par occuper les postes de Montaigu, Saint-Fulgent, Sainte Florence, la Roche-sur-Yon et la Mothe Achard ce qui formerait une enceinte assez étendue autour de Charrette et de la Cathelinière. Ces postes auraient de petits détachements de cavalerie pour éclairer le pays et parcourir les différentes communes.

2°. Donner au corps d'armée de Haxo et Dutruy deux corps de cavalerie l'un destiné à marcher sur la Cathelinière et l'autre sur Charrette On attacherait à chacun de ces corps quatre à cinq cents tirailleurs qui, se tenant continuellement sur les derrières ou sur les flancs de l'ennemi, lui couperaient les vivres, l'inquiéteraient sans cesse et pourraient avertir de tous ses mouvements.

Ces dispositions prises on se mettrait en mouvement avec des baïonnettes et des cartouches. Les différents postes en marchant vers les lieux de rassemblement de l'ennemi se trouveraient très rapprochés de manière à se porter des secours au besoin tandis que les troupes de Haxo et Dutruy attaqueraient vigoureusement les rebelles.

Sept à huit mille hommes suffiraient pour une semblable expédition mais comme il est essentiel d'épargner le sang et la fatigues des troupes, on pourrait employer des moyens plus étendus pour terminer cette guerre cruelle; il existe assez de force pour cela.

Ce que l'on vient de dire des moyens a employer sur la rive gauche de la Sèvre peut s'appliquer aux petits rassemblemens qui pourraient se former sur la rive droite; mais pour assigner des postes aux troupes dans cette partie il est nécessaire de connaître auparavant les principaux points de ces rassembemens. C'est à Chollet qu'il faut déterminer ces mesures.

En parcourant les différentes communes de la Vendée il serait bon d'enlever les armes qui peuvent y rester.

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